Soirée de soutien au peuple ukrainien

Le Département Cinéma de la HEAD – Genève apporte son soutien au peuple ukrainien et en particulier à la communauté des cinéastes ukrainien·nne·x·s en organisant une projection du film Donbass de Sergei Loznitsa le mercredi 2 mars à 20h45 aux Cinémas du Grütli.

Dans quelques semaines, les étudiant·e·x·s du Master Cinéma ECAL/HEAD auraient dû se rendre pour un atelier de 3 semaines en Ukraine, accueilli·e·x·s par la communauté des jeunes réalisatrices et réalisateurs du pays. L’Histoire, que certains tentent de réécrire par la force, en a décidé autrement. Si le peuple ukrainien résiste avec détermination à l’agression russe, il importe notamment de soutenir les efforts des cinéastes qui, sur le terrain, tentent de filmer la réalité de la guerre.

À ce titre, une soirée de soutien à la population ukrainienne et en particulier à ses cinéastes est organisée par le Département Cinéma de la HEAD – Genève et les Cinémas du Grütli le mercredi 2 mars à 20h45. La projection du film Donbass réalisé par Sergei Loznitsa (prix de la mise en scène, Section Un certain regard, Festival de Cannes 2018) sera suivie d’une discussion qui réunira le public, des cinéastes enseignant au Département Cinéma de la HEAD ainsi que le cinéaste-monteur ukrainien établi en Suisse Mykyta Kryvosheiev.

Les bénéfices de la projection iront au groupe Babylon’13, association informelle de documentaristes ukrainien·ne·x·s née pendant la révolution Maidan en 2014 et qui a lancé une collecte de fond Support filmmakers at war destinée à soutenir les documentaristes sur le terrain de la guerre.

Constitué des treize épisodes tournés en 2017-2018, Donbass enchaine des situations qui mêlent tragique et grotesque, détaillant les exactions perpétrées par les séparatistes pro-russes (pillages, propagande, désinformations) qui s’affrontent - dans une guerre hybride - avec l’armée ukrainienne soutenue par des volontaires. Ces saynètes dénoncent l’arbitraire d’une société détruite progressivement par la violence, gangrénée par la corruption. Dans cette fresque sans issue, Serguei Loznitza met en scène jusqu’à l’absurde un désastre qui voit occupants et occupés, gouvernement et mafias locales, victimes et bourreaux s’affronter sans relâche. La piste de cette désagrégation progressive mène, sans détours, jusqu’à février 2022…

Texte de Olivier Zuchuat (Prof. HES associé au Département Cinéma de la HEAD – Genève)