Olivier Mosset (né à Berne en 1944) est devenu une référence incontournable pour plusieurs générations de peintres abstraits suisses, européens et américains. Avec une conscience aigüe de l’histoire, la radicalité de son art ne cesse d’interroger la peinture, et les moyens dont celle-ci dispose pour résister aux assauts répétés du spectacle et de la réification.

Si les étapes de son itinéraire pictural ont été maintes fois commentées (en 2005, le MAMCO éditait d’ailleurs un important recueil de textes et entretiens de l’artiste, sous le titre Deux ou trois choses que je sais d’elle), on connaît moins l’intérêt que l’artiste a nourri pour le cinéma, et ce dès les années 1960. Outre le fait que les références cinématographiques abondent dans l’œuvre, Mosset a joué, réalisé et produit un certain nombre de films, notamment à travers la maison de production Zanzibar. Si elle émerge aux bordures de son œuvre, cette relation au cinéma n’est certainement pas anecdotique et donne un éclairage particulier au projet artistique.

En conversation avec Paul Bernard, conservateur au MAMCO et commissaire de l’exposition Olivier Mosset avec Lionel Bovier, et Marie Losier, vidéaste enseignante au Département Cinéma.