Jean-Louis Comolli présente Nuit et Brouillard de Alain Resnais puis Face aux fantômes de Jean-Louis Comolli et Sylvie Lindeperg

19 heures - Salle de Projection - rue Général Dufour 2
Jean-Louis Comolli écrit aux Cahiers du Cinéma de 1962 à 1978. Il est rédacteur en chef de la revue de 1966 à 1971. Il enseigne à Paris (IDHEC, FEMIS, PARIS 8), à Belo Horizonte (UFMG), à Barcelone (IDEC, Université Pompeu Fabra), à Strasbourg (Univ. Marc Bloch) et à Genève (HEAD). Depuis 1968, il réalise une quarantaine de films parmi lesquels des fictions : La Cecilia (1976), L’Ombre rouge (1981), Balles perdues (1982) ; et des documentaires : On ne va pas se quitter comme ça (1981), Naissance d’un hôpital (1991), La vraie vie (dans les bureaux) (1993), Buenaventura Durruti, anarchiste (1999), La dernière utopie (La télévision selon Rossellini) (2006) et la fameuse série Marseille contre Marseille (1989-2008). Il publie, entre autres, Free Jazz / Black Power (avec Philippe Carles, 1971 ; réédition Folio, Gallimard, 2000) ; Regards sur la ville (avec Gérard Althabe, Supplémentaires, BPI Centre Pompidou, 1994) ; Arrêt sur Histoire (avec Jacques Rancière, Supplémentaires, BPI Centre Pompidou, 1997) ; Cinéma et politique, 56-70 (avec Gérard Leblanc et Jean Narboni, BPI Centre Pompidou, 2001). Il codirige le Dictionnaire du Jazz (Bouquins, Robert Laffont, 1994). Il écrit régulièrement pour Trafic, Images documentaires, L’image, le Monde et Jazz Magazine. Le fruit de ses réflexions sur le cinéma du réel est rassemblé dans Voir et pouvoir, cinéma, télévision, fiction, documentaire (Éditions Verdier, 2004) ; et dans Cinéma contre spectacle (Verdier, 2009), qui prolonge l’enseignement donné dans le cadre du Master en cinéma de la HEAD.
« En 2007, Sylvie Lindeperg publiait Nuit et Brouillard, un film dans l’histoire (Ed. Odile Jacob), aboutissement d’une longue réflexion sur l’œuvre de Resnais. Gérald Collas m’a proposé d’en tirer un film. Je connaissais et appréciais Sylvie Lindeperg et son travail depuis des années. L’idée de la filmer en action (comme j’avais autrefois filmé l’architecte Pierre Riboulet, le cuisinier Alain Ducasse, le musicien Michel Portal ou l’historien Carlo Ginzburg) m’a tout de suite attiré. Dans ce film comme dans son livre, mais cette fois au moyen des images et des sons, Sylvie Lindeperg interroge les influences complexes qui ont conduit à la réalisation de Nuit et brouillard et ont pesé sur son destin. Avec elle, la pratique artistique, et ce film en particulier, sont vus en tant qu’analyseurs des contradictions d’une époque. Mais il ne s’agissait pas de “reconstituer”. Nous avons voulu actualiser le geste et le regard historiens. Les filmer ici et maintenant. Les images d’archives des camps de concentration et des centres de mise à mort reprises dans Nuit et Brouillard posent toujours les questions de leur légitimité, de la souffrance qu’elles portent, du défi qu’elles présentent aux désirs comme aux possibilités de voir. S’agis- sant de la destruction des juifs d’Europe, ces questions sont brûlantes. »
Jean-Louis Comolli
Organisée en collaboration avec le Département d’histoire générale de l’Université de Genève La rencontre a lieu à la Haute école d’art et de design – Genève | 2, rue Général-Dufour | salle de projection, sous-sol
Nuit et Brouillard
Alain Resnais, France, 1956, 32min
Face aux fantômes
Jean-Louis Comolli et Sylvie Lindeperg, France, 2009, 1h38min